5 pièges à éviter lors de la prise de fonction

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La prise de fonction est un moment crucial dans la carrière de chaque leader. C’est un moment où tous les regards sont tournés vers vous, et le moindre faux pas peut compromettre votre succès ou nuire à votre crédibilité. Vouloir prouver rapidement à votre hiérarchie qu’elle a fait le bon choix en se montrant opérationnel tout de suite peut être une grosse erreur. Ne pas se donner le temps d’apprendre son nouvel environnement, ni d’avoir une réflexion sur la meilleure stratégie d’intégration à utiliser peut conduire à des mauvaises décisions ou tout simplement à un mauvais accueil, reflet d’un manque de confiance de la part de vos interlocuteurs.

Dans cet article nous vous présentons 5 pièges à éviter issus des observations sur le terrain.

 

1. Ne pas se donner le temps d’apprendre l’organisation.

La première erreur c’est de vouloir prendre des décisions trop rapidement sans connaître le contexte de votre nouvelle entreprise.

Donnez-vous au moins 1 mois, idéalement 2, pour faire le tour de votre nouvelle société. Connaître son histoire, vos collaborateurs directs, vos interlocuteurs principaux, ce que pensent vos clients et vos employés de votre société, ne peuvent que contribuer au diagnostic juste que vous ferez de la situation sur lequel vous bâtirez votre propre stratégie. Si cela est nécessaire, n’hésitez pas à vous appuyer sur un audit organisationnel externe.

Écouter et apprendre sont les mots clés dans cette période. Soyez visible, parlez, écoutez avec les yeux et les oreilles bien ouverts, discutez ouvertement avec les collaborateurs autour de vous… C’est un signe d’ouverture et ils en apprécieront.

N’oubliez pas que vous n’aurez jamais une deuxième chance de donner une bonne première impression.

 

2. Faire du copier-coller

C’est probablement ce qui arrive le plus souvent. En s’appuyant sur ses succès passés, un nouveau leader arrive avec une vision biaisée de ce qui peut marcher ainsi que des processus et des outils performants qu’il voudrait bien mettre en place dans son nouvel environnement. Néanmoins, ce qu’il oublie, c’est que les mêmes méthodes dans des contextes organisationnels différents ne donnent pas les mêmes résultats, ou en tout cas, pas aussi rapidement que l’on souhaiterait.

Toutefois, si vous partagez vos bonnes idées et méthodes avec votre équipe en leur laissant de la place pour coconstruire avec vous la nouvelle vision, vous aurez moins de résistances au changement. Vos collaborateurs seront alors plus engagés et vous pourrez vous appuyer sur un processus de transformation plus efficace et mieux adapté au contexte de votre organisation.

 

3. Ne pas savoir changer de casquette

En cas de promotion vers une fonction plus élargie, comme par exemple, de Directeur des Ventes à Directeur Général, de COO à CEO, etc, la tendance est de s’accrocher à ce qu’on connaît. Sous l’emprise du stress, l’erreur est de continuer à penser et à agir comme dans sa fonction précédente. Or, ce qu’il faut faire c’est justement développer sa connaissance du domaine inconnu le plus rapidement possible. Par exemple, si vous prenez un poste de Directeur Général en venant des Opérations, commencez par accompagner la force de ventes, connaître vos clients, le service client, les autres fonctions de l’entreprise et leurs enjeux. Économisez votre temps et votre énergie en déléguant les Opérations à son responsable. C’est en prenant de la hauteur que vous vous développerez et que vous serez crédible vis-à-vis de votre équipe et de votre hiérarchie.

 

4. Gérer l’équipe en forme d’étoile

Afin de réduire la complexité à laquelle il a à faire face, un risque fréquent pour un nouveau leader est de travailler avec chaque membre individuellement et de prendre des décisions à deux au lieu d’encourager le travail d’équipe. Or, à haut niveau, les décisions sur un sujet ont souvent un impact sur presque toutes les autres fonctions de l’entreprise. Nombreux sont les exemples que nous connaissons de décisions qui ont été prises par un comité restreint de 2 ou 3 personnes et qui ont eu des conséquences financières désastreuses pour l’entreprise ou qui ont dégénérées en conflits et en dysfonctionnements majeurs.

A contrario, en encourageant le partage des objectifs et la prise de décision collective, vous développerez l’alignement des fonctions, vous construirez une culture d’ouverture, de dialogue, de responsabilisation et d’engagement et par conséquent vous vous renforcerez dans votre rôle de leader.

 

5. Vouloir trop faire et tout seul

Le piège le plus dangereux serait probablement celui-ci, de vouloir trop faire et tout seul. Les risques de s’éparpiller, en voulant être trop vite présent partout, d’être impliqué dans chaque projet, de tout vouloir suivre peuvent nuire à votre crédibilité et aussi à votre santé. Comment seriez-vous crédible en demandant aux autres de se focaliser alors que vous-même n’y arrivez pas ? De trop promettre alors que vous n’avez pas le temps de suivre les actions ? N’oubliez pas qu’un nombre infini de tâches peuvent être effectuées pendant votre période de transition mais seules quelques-unes sont indispensables. Identifiez-les. Ayez vos objectifs clairs dans votre tête et faites-les            connaître à votre entourage. Et le plus important, connectez-vous avec ceux qui vont faire bouger les choses, ne restez pas sur votre tour d’ivoire.

 


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